Houhou, premier pas dans l'univers du BLOG, et voilà, déjà un mot coupé dans le sous titre ("indugent") qui, selon moi- je dois le préciser, vu mon ignorance chronique de ce monde- n'était pas censé apparaître, d'où l'extrême répétition dans l'inauguration du premier post.
Après un peu de blabla technique, quelque chose d' autre.
Quelques principes et questions essentiels qui m'ont été rappelés par une une amie :
l'inspiration provient elle forcément d'un malaise? Est il possible d'être heureux et de créer quelque chose de "vrai". On m'a également conseillé l'ennui, le désoeuvrement et l'écart du monde pour recommencer à écrire... C'est tellement juste. Il faudrait que ma dernière semaine de vacances soit une "semaine d'autiste", une appelation assez drôle , mais dure à mettre en pratique. Pris dans le tourbillon "choses à faire"... Faire comme Balzac :dormir toute la fin de journée, jusqu'à minuit, s'armer de café (enfin d'un stimulant dans mon cas; ce breuvage est tellement infâme), de plume et d'encre ( je serai moins classe : clavier ou bic) et veiller jusqu'au petit matin et après plusieurs semaines pouvoir déclarer "j'ai accompli pas mal de choses (que je voulais faire) "; la citation est immensément loin d'être exacte, mais l'idée y est. Je n'ai rien lu de Balzac, mais je me permets de le croire !
En parlant d'isolement, d'objectifs et de quête en quelque sorte -and after some streams of consciouness completely out of the the blue- let me talk about :
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Un film d'animation en pâte à modeler, filmé image par image, SANS IMAGES DE SYNTHESE, avec comme voix originales, celles de Phillip Seymour Hoffman (selon moi un des meilleurs artistes de sa génération, mais j'y reviendrai un de ces jours) et Toni Colette (j'ai failli écire Mandy Slade).
A NE PAS FAIRE VOIR AUX ENFANTS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
C'est mignon(et très beau) pour les gens un peu plus mûrs.
Une histoire toute simple, et tirée de faits réels, celle d'une fillette au physique ingrat de 8 ans, Mary Dinkle qui, complètement négligée par sa mère alcoolique et cleptomane et son père fasciné par la taxidermie, voit toutes ses questions sans réponse. L'enfant voudrait échanger, discuter et surtout savoir comment naissent les enfants dans les autres pays. Chez elle, en Autralie, comme on lui dit depuis toujours, ils apparaissent dans les chopes de bière! Elle pioche au hasard une adresse dans le botin et tombe sur un certain Max Horrowitz, 44 ans, établi à New York, avec qui elle va commencer une longue correspondance par lettres, chocolat, et beaucoup d'autres. De l'espoir va naître des deux partis : être considéré et estimé par quelqu'un de réel, enfin avoir un "VRAI" ami.
Mais Max est en quelque sorte autiste; il a le syndrome d'Asperger : il n'aime pas les gens, la ville qui est sale, le monde devrait être logique et la moindre émotion, le moindre changement provoque chez lui des crises de panique. C'est ainsi qu'au fil du temps, leur amitié épistolaire devriendra tumutueuse, incertaine...
Leurs "trottoirs" se croiseront-ils un jour ?
Cette métaphore est vraiment à l'image du film. Ce petit bijou repose sur l'imaginaire de deux enfants ( Max est tellement sensible) qui s'entrechoquent, même s'ils sont loin l'un de l'autre. Tout est illustré de façon concrète et déformée -ce qui correspond à une pause dans la narration et à l'introduction d'une scénette - et c'est délicieux, tout simplement. Le fameux trottoir est le chemin de la vie, l'ami imaginaire de Max est une sorte de pirate,Mr RAVIOLI, assis dans un coin de la pièce et qui lit des livres qui permettent de s'auto-affirmer ("Comment devenir géant?" par exemple), Mary s'imagine épouser un Ecossais qui s'appelle Earl Gray car ce nom ne peut pas être celui d'un thé, il est bien trop joli.
Ces personnages sont en pâte, mais leurs sentiments sont si bien exprimer qu'ils deviennent très troublants, vu la dureté du troupeau... EUH pardon du PROPOS (si ça, c'est un lapsus révélateur, il va falloir que l'on m'ouvre les yeux).
Même les années qui passent sont vraiment bien matérialisées, et avec finesse et humour : la voix, doucement, les corps et les esprits; on rit et on comprend Mary dans sa confusion; c'est une enfant, elle mélange les mots: son voisin, traumatisé par le Viêtnam, est pour elle frappé d'"homophobia", ce qui n'a rien à voir, puis qu'il s'agit d'"agoraphobia" ! On regarde, on entend et on sourit ; elle est si jeune et va déjà à l'encontre de tant de difficultés qu'elle, tout comme Max, tente d'oublier en se rabattant sur les sucreries
En effet, ce film est beau, les personnages sont adorables malgré leurs inombrables défauts, mais la tristesse et la mélancolie sont ici totalement omniprésentes. La noirceur et la sobriété de l'image en sont les premiers témoignages. Chacun, de son côté, a sa quête, ses objectifs, mais il est tellement difficile d'accepter que Max, qu'on aime en fin de compte, même s'il est hyperphage et que lui, il n'aime personne, à part Mary, ait de si petits buts dans la vie parce qu'il pense inconsciemment qu'il ne lui est pas permis d'avoir plus. Il veut une réserve de chocolat pour toute l'existence, la collections complète des figurines des Noblets, le dessin animé que sa jeune correspondante et lui adorent, et avoir un ami, réel, pas comme Ravioli. Tout projet est louable, comme celui-ci, mais cela mêne à des réflexions comme : "S'il est heureux comme ça, pourquoi insister"? car on peut considérer génial si peu de besoins et une telle innocence, mais pas de chance, il se sens mal à peu près tout le temps et il n' y peut rien. Il vit dans sa tête, loin de tout et il est perdu, et lui en est conscient. Si ce n'était pas le cas, on se réjouirait presque presque puisqu'il est si dur de rester un enfant et de se contenter de petits plaisirs qui font pourtant les meilleurs moments, si on réfléchit bien.
Ce film, une étreinte, une boule dans la gorge tout au long : cela résume bien l'existence, si l'on cherche un quelconque bonheur.
mARY AND mAX, let me share your feelings!